Parce que mes pieds sont têtus.

samedi 29 novembre 2014

avis de grand froid.

J'ai dis "oui". Polie. 
Histoire de ne pas jeter un froid.
J'avais rendez-vous entre chien et loup aux abords du Stade Toulousain pour une promesse de froid Sibérien.
Laurent vient de s'installer. Accueil chaleureux. La machine ronronne.
Je vais me faire cryogéniser. Pareil que Sigourney et Sylvester. Enfin. Un peu.
2 minutes à moins 125 degrés.
Ça en impose.
Je prends un air détaché, mais je ne fais pas tant la fière.
La cryothérapie c'est vieux comme Mathusalem et pourtant en France, ça perce Caïn-caha.
Soulager des jambes lourdes, des contractures ou des inflammations c'est simple comme un jet d'eau froide. 
Petit joueur.
Laurent de la cryo, quand il te dit froid, ce n'est pas avec tiédeur. Froid, c'est nu - enfin presque - avec dessous, moufles et charentaises - Faut pas plaisanter avec les extrémités -
Deux trois paramètres rentrés dans le cerveau de la machine et l'azote pulsée dans l'étroit habitacle jette un froid d'abysse en quelques secondes.
La tête a beau clignoter des SOS désespérés, tu te laisses convaincre par la mine réjouie de ceux qui t'on précédée.
Debout dans ton caisson, seule la tête est épargnée, l'air aussi détendu que Valls face à Aubry, tu te laisses porter par ces nouvelles et étranges sensations.
Le froid saisit jambes et bras. 
Le corps en revanche se défend de toute son âme et refuse de se laisser ainsi surprendre.
J'ai l'étrange impression de me faire bronzer nue et en moumoute sur le lac Baïkal en plein janvier.
Ce n'est pas désagréable. C'est même prodigieux d'imaginer que le coeur, oh l'ingénieuse machine, en une fraction de seconde comprend l'impensable de cette cryo-attaque aussi inattendue que subite et se met, le brave, en position de sécurité, intimant l'ordre à tout le système sanguin de se mettre en grève illico.
La machine peut descendre jusqu'à moins 150 °C. Le corps est capable de fermer son système d'irrigation sanguine pendant 3 minutes. C'est sidérant !
Au bout du temps imparti, en sortant du cryosauna, l'effet inverse se produit. Le coeur ouvre les vannes et le flux opère son drainage intensif et purifiant. 
Les bénéfices ne font aucun doute sur les corps traumatisés des grands sportifs, mais si certains pays voisins comme l'Allemagne, l'Autriche ou la Finlande ont intégré depuis belle lurette la cryothérapie corps entier ( à opposer à la cryothérapie ciblée comme pour les traitements en dermatologie ), l'INSEP (en 2004 ) puis certaines cliniques en France ont commencé depuis peu à s'équiper.
L'accès à la cryothérapie reste souvent un privilège réservé à nos grands sportifs, préventif ou curatif, il est pourtant avéré aujourd'hui que les séances en cryosauna ont aussi un effet extrêmement positif sur l'amélioration de santé de personnes souffrant de rhumatismes, de scléroses multiples, d'inflammations ou même de migraines chroniques ou de trouble du sommeil !
Le champs des améliorations sur la santé est largement ouvert sur de multiples possibles, et l'action de renforcement musculaire et psychique sur la durée est surprenant.
Rapide, naturel, super efficace. Que demande le peuple.
Une adresse peut-être ?
Toulousains -Toulousaines, chanceux, Laurent vous tend les bras - Il a l'air comme ça, mais il n'est pas franchement froid - Il expliquera tout cela bien mieux que moi ( sur la page de l'INSEP c'est un peu plus sérieux aussi ) et vous proposera un tarif découverte.
Aucune hésitation.
Moi, je crie au génie. 
CRYOSUD Sept Deniers. 15 rue Berniés ( parking accessible en face ) 31000 Toulouse
tel : 05 61 17 92 93
Du lundi au samedi 9h30-19h30 sans interruption
Merci à Run & Trail  pour cette découverte !

samedi 15 novembre 2014

Un petit livre rouge pour courir de plaisir

Jacky me dit, "cette fille là mon vieux, elle est terrible".
L'objet déjà me plait.
Rouge, dimensions idéales, joli, assez racé. *
Il a ce petit quelque chose d'attirant. Le soir même, calée entre deux bons oreillers, je me coulais dans cette promesse de plaisir et je m'y laissais porter toute la nuit.
La fille s'appelle Lamoureux. C'est presque amusant.
Nathalie est une "néophyte (de 36 ans) au passé sportif quasi nul" lorsqu'elle se lance dans la course à pied. Un semi pour se tester puis sur un coup de tête le marathon des sables.
J'aime le concept !
Pourquoi se contenter de moins. 
100 % des finishers ont tenté leur chance.
Elle a de la bouteille si j'ose dire. Nathalie, journaliste au Point est une endurante noctambule, capable d'enchainer les nuits de fête et les jours d'entrainement.
Elle y va aux forceps. Et elle y arrive !
Sa cam c'est un mélange détonnant d'effort, de perception du beau, de sens de l'amitié et du partage sans concession, c'est l'envie, la volonté et une ouverture grand angle sur le champ des émotions. 
L'arrivée d'un ultra c'est une jubilation posée sur le cairn des pavés de dépassement d'une communauté de "défoncés de l'effort". 
Ils sont tous des héros. Du premier jusqu'au dernier. 
La journaliste trempe sa plume dans le sensible pour décrire ses courses et les amis qui tissent avec elle la trame de ses aventures. 
Nathalie aime décrire l'ultra fond comme une cordée. L'un tombe, l'autre le relève. Les jambes et la tête connectées au souffle du compagnon de galère.
En une petite nuit de lecture, je traverse le désert Marocain, la Réunion, dans sa diagonale, les Alpes sur toutes ses faces, le Népal aussi. Je passe par Monaco et sa "No Finish Line". Elle a commencé aujourd'hui même, et je pense à cet ami qui s'engage sur 606 km pour aider Loïc, un frère d'arme éprouvé.
Quels sont les mobiles de tous ces coureurs fous ? Faut-il une raison au juste pour se lancer dans des distances et des dénivelés aussi inouïs ? 
Il me semble à moi, que ces gens là  détiennent une part de vérité. Fuir ou aller, c'est toujours partir. Aller vers l'avant, s'aventurer. Flirter avec l'inconnu, pousser les limites d'un quotidien trop sage, détacher le regard de ses pieds pour les poser vers les horizons de l'autre.
Dans son petit livre rouge Nathalie Lamoureux compose une partition aux mille facettes exaltantes.
C'est avec une pointe d'envie que j'ouvre alors mon esprit, à ce lumineux "chant" des possibles !

Nathalie Lamoureux
"Courir de plaisir"
Editions Guérin
Chamonix
* Objets de convoitise pour les lecteurs qui rêvent de grands espaces et de goulées d'oxygène, les livres des éditions Guérin sont tous à sourire de plaisir !