6 semaines de préparation. Je n'y coupe pas. Le semi.
Avant de forcer le rythme de la prépa, se mesurer à un chrono officiel est un indispensable.
Paris mars 2012 : 2 heures 17'
Toulouse septembre 2013 : 2 heures 07'
Je ne suis plus une coureuse du dimanche.
4 entrainements par semaine. Plaisir pur jus. J'aime.
Dimanche, semi. Je vais en découdre !
J'ai un plan de course. Entre dévoiler son envie de chronomètre et ne rien dire, mon coeur balance.
Question classique en début de course :
" Tu fais un chrono ?"
…"Faire un chrono"… Se fixer un temps et s'y tenir !
La plupart des coureurs louvoient.
"Pas très en forme aujourd'hui" "j'ai pas les bonnes godasses, le terrain est mauvais" "t'as vu le monde ! Ça va serrer sur la ligne !" "On crève de chaud ! Z'ont intérêt à avoir prévu au ravito…"
Retour de course, si le chrono est en berne, la raison est donc toute trouvée : Au choix et en fonction du degré de mauvaise foi "trop chaud, trop de monde, mauvais tracé, aucune relance, pas roulant…"
"Ton chrono Sophie pour dimanche ?"
"Voualavoualavoualaaaaa….Oh tu sais mouâ….prépa tranquille, je force pas, fô pas que j' me grille, toussatoussa, aucune ambiance en plus, moi je fonctionne à l'applaudimètre …."
Dimanche matin, 5 km à vélo histoire de chauffer.
Arrivée sur zone. Le 10 km - sélection aux championnats de France de 10, du joli niveau - s'élance.
4 lignes droites d'accélération pour lancer le cardio.
Départ du semi.
J'ai la course dans la tête. Je veux décrocher ce semi en 1heure 55' grand max.
Il fait chaud mais rien d'insurmontable.
Je laisse doubler. Sans ma montre GPS ( Une Garmin Forunner 220 que j'ai achetée trop tardivement et qui n'arrivera que le lendemain ) je cours au nez.
Je me force à garder un rythme de course relativement bas et j'accepte humblement de me laisser doubler par paquets.
Rendez-vous au 15 ème les gens….
Kilomètre 6, le moteur ronronne. J'accélère imperceptiblement. Arrivée aux 10 en 56 minutes. Parfait.
Une connaissance m'encourage
- Il aura fait son 10 km en 34 ' !! -
C'est le moment de pousser les gaz.
Au feeling je passe à 5' 20" au kilomètre. Je remonte. Les pas de la masse se font lourds. Ce martèlement que j'aime tant. En début de course alerte et rythmé. Prolongez la course, tendez l'oreille. Le tam tam des semelles se fait dodécaphonique. Chaque son à son propre rythme, détaché de cette harmonie linéaire propre au peloton sagement groupé sur la même partition de départ.
Le coureur se referme sur sa stratégie, ou sur sa douleur.
J'augmente le rythme. Je suis parfaitement à l'aise. En passant le ravitaillement du 16 ème kilomètre, je sais que je finirai ma course sans souffrir.
Dans mon enthousiasme, petit grain de sable dans le rouage, je fais tomber le petit bidon d'eau salée que j'emporte toujours à la ceinture. L'épisode me pique d'orgueil. Vexée d'avoir perdu quelques 30 précieuses secondes, je me jure de ne plus décrocher sur les 4 kilomètres restants.
Et je grimpe. Je grimpe et je double. A ma montre, je suppose que le chrono tant convoité est à portée de foulée. Stade Toulousain en vue. Allonger encore. Aucune douleur. Pas d'essoufflement. Cette fin de course est idyllique . Tour de stade. Le chronomètre officiel me nargue d'un 1h 48…Restent 300 mètres….Sprint, les yeux fixés sur la ligne. Une minute suspendue à ma foulée…
Un an après un premier semi à Toulouse, je passe cette ligne.
1h49'26"
"J'ai fait un chrono". J'ai géré mon chrono. Et je suis vraiment. Vraiment. Heureuse !
…Ah, oui, retour à vélo. Une fringale mon vieux ! J'aurais bouffé du lion pour un peu….
Photo Running Mag ( Pierre Garaudet )
Parce que mes pieds sont têtus.
mercredi 24 septembre 2014
lundi 15 septembre 2014
Le long du canal.
Bonheur du petit jour.
Dimanche matin, le réveil ne m'est d'aucun intérêt.
La tête s'éveille toute seule. Premier regard vers la fenêtre.
Il fera beau ce matin sur le canal.
Je me glisse hors de la chambre. Les affaires m'attendent depuis la veille.
Léger déjeuner, nouvelles du matin. Lacets vérifiés. J'apporte avec moi une playliste de musiques variées qui rythmeront les foulées aussi bien que les vagabondages de l'esprit.
Que j'aime ces sorties longues !
Elles n'appartiennent qu'à moi.
Vous ne la voyez pas cette bulle aérienne. Elle m'enrobe corps et âme.
J'y range à loisir le chapelet des gens que j'aime, les pensées éphémères, des idées moins légères.
Je passe sans aucune honte du dernier dessin de ma fille à la maladie de cette amie.
Du dessert d'hier soir au rendu de ma prochaine robe.
De la couleur de mon prochain vernis à l'exploit sportif d'un proche.
La sortie longue du dimanche est une ronde virevoltante.
J'ouvre grand les yeux, et le coeur aussi.
Le monde passe, comme en apesanteur. Coureurs du dimanche, runners confirmés, familles à bicyclettes, cyclistes chevronnés.
Les avirons glissent . Gerris légers ils marquent la cadence. Il n'est pas rare que l'on fasse route ensemble. Moi sur la rive. Eux sur l'eau. Silencieux chacun à notre effort et pourtant si consciemment liés en ce dimanche de paix.
Elles sont jolies ces petites jeunes. Sweat à la mode, un peu trop chaud pour la saison, queue de cheval chaloupée et portable au poing. Elles jacassent de l'air du temps en trottinant doucement pour faire fondre le dernier Mojito.
Celui ci va bien trop vite. Il n'aime pas être doublé. Je le rattraperai bientôt.
Elle a du mérite la petite dame. Voûtée sur sa petite foulée. C'est beau de s'accrocher.
Les hommes arborent fièrement le t-shirt de leur dernier marathon. Les demoiselles en débardeur profitent de l'été Indien. Le fil des écouteurs glissé entre des seins que l'on ne saurait voir.
A l'approche du marathon, les profils se définissent.
Je pourrais parier sur les objectifs des uns et des autres.
Le coureur du dimanche passe. Le futur marathonien salue. Un hochement de tête, un signe de la main. Un sourire. On se reconnaît. Il y a des choses qui se partagent et qui ne se disent pas.
Vous êtes tous mes frères. Coureurs du canal.
Votre horizon se compose des couleurs du midi. Les grands platanes tamisent les ardents rayons d'un soleil que l'on espère un peu moins chaud bientôt.
Les chaussures encore un peu neuves martèlent une piste que l'on connaît par coeur.
En deux heures, un aller et un retour, je vais jusqu'à la jolie écluse de Castanet. Il faudra un jour que je m'y arrête. Le goût du diabolo menthe, sur la terrasse, doit y être divin.
Je pousse au prochain pont. 6 km de plus. 2 heures 30. Une jolie sortie.
En remontant vers le nord, le canal prend une teinte plus sombre. Je ne pense pas au retour. Les jambes sont autonomes. Au delà de 15 km, la tête est définitivement ailleurs .
Il suffirait d'un rien, d'ailleurs, pour qu'elles décident,
contre toute raison, de faire volte face
pour filer vers la mer.
Dimanche matin, le réveil ne m'est d'aucun intérêt.
La tête s'éveille toute seule. Premier regard vers la fenêtre.
Il fera beau ce matin sur le canal.
Je me glisse hors de la chambre. Les affaires m'attendent depuis la veille.
Léger déjeuner, nouvelles du matin. Lacets vérifiés. J'apporte avec moi une playliste de musiques variées qui rythmeront les foulées aussi bien que les vagabondages de l'esprit.
Que j'aime ces sorties longues !
Elles n'appartiennent qu'à moi.
Vous ne la voyez pas cette bulle aérienne. Elle m'enrobe corps et âme.
J'y range à loisir le chapelet des gens que j'aime, les pensées éphémères, des idées moins légères.
Je passe sans aucune honte du dernier dessin de ma fille à la maladie de cette amie.
Du dessert d'hier soir au rendu de ma prochaine robe.
De la couleur de mon prochain vernis à l'exploit sportif d'un proche.
La sortie longue du dimanche est une ronde virevoltante.
J'ouvre grand les yeux, et le coeur aussi.
Le monde passe, comme en apesanteur. Coureurs du dimanche, runners confirmés, familles à bicyclettes, cyclistes chevronnés.
Les avirons glissent . Gerris légers ils marquent la cadence. Il n'est pas rare que l'on fasse route ensemble. Moi sur la rive. Eux sur l'eau. Silencieux chacun à notre effort et pourtant si consciemment liés en ce dimanche de paix.
Elles sont jolies ces petites jeunes. Sweat à la mode, un peu trop chaud pour la saison, queue de cheval chaloupée et portable au poing. Elles jacassent de l'air du temps en trottinant doucement pour faire fondre le dernier Mojito.
Celui ci va bien trop vite. Il n'aime pas être doublé. Je le rattraperai bientôt.
Elle a du mérite la petite dame. Voûtée sur sa petite foulée. C'est beau de s'accrocher.
Les hommes arborent fièrement le t-shirt de leur dernier marathon. Les demoiselles en débardeur profitent de l'été Indien. Le fil des écouteurs glissé entre des seins que l'on ne saurait voir.
A l'approche du marathon, les profils se définissent.
Je pourrais parier sur les objectifs des uns et des autres.
Le coureur du dimanche passe. Le futur marathonien salue. Un hochement de tête, un signe de la main. Un sourire. On se reconnaît. Il y a des choses qui se partagent et qui ne se disent pas.
Vous êtes tous mes frères. Coureurs du canal.
Votre horizon se compose des couleurs du midi. Les grands platanes tamisent les ardents rayons d'un soleil que l'on espère un peu moins chaud bientôt.
Les chaussures encore un peu neuves martèlent une piste que l'on connaît par coeur.
En deux heures, un aller et un retour, je vais jusqu'à la jolie écluse de Castanet. Il faudra un jour que je m'y arrête. Le goût du diabolo menthe, sur la terrasse, doit y être divin.
Je pousse au prochain pont. 6 km de plus. 2 heures 30. Une jolie sortie.
En remontant vers le nord, le canal prend une teinte plus sombre. Je ne pense pas au retour. Les jambes sont autonomes. Au delà de 15 km, la tête est définitivement ailleurs .
Il suffirait d'un rien, d'ailleurs, pour qu'elles décident,
contre toute raison, de faire volte face
pour filer vers la mer.
samedi 30 août 2014
Rentrer dans le dur
Marathon moins 8 semaines.
Je ne me soustrais pas à la nécessité d'une prépa* salée et redoutée
- non en vrai pas trop mais je suis naïve -
Pour ceusses qui voudraient jeter un oeil.
Voici voilà.
- petite suée à la lecture des réjouissances du vendredi semaine 3 ( une séance pour faire le point sur le mental ou pour en profiter pour se tailler (en courant) avant qu'il ne soit trop tard…je crois…)
*Merci à Eric, Denis, Marianne, Nathalie et tant d'autres qui sont des moteurs…et qui parfois me recadrent efficacement chacun à leur manière.
- Une sortie fractionnée ( 100 / 200 mètres à fond les boulons avec 100 mètres récup ) en très belle forme - pourvu que ça dure -
Je ne me soustrais pas à la nécessité d'une prépa* salée et redoutée
- non en vrai pas trop mais je suis naïve -
Pour ceusses qui voudraient jeter un oeil.
Voici voilà.
- petite suée à la lecture des réjouissances du vendredi semaine 3 ( une séance pour faire le point sur le mental ou pour en profiter pour se tailler (en courant) avant qu'il ne soit trop tard…je crois…)
*Merci à Eric, Denis, Marianne, Nathalie et tant d'autres qui sont des moteurs…et qui parfois me recadrent efficacement chacun à leur manière.
- Une sortie fractionnée ( 100 / 200 mètres à fond les boulons avec 100 mètres récup ) en très belle forme - pourvu que ça dure -
Coup d'oeil sur une sortie longue : Je commence à penser bitume. All Right.
Bonne rentrée scolaire !
Merci !
lundi 11 août 2014
Bouge toi et le ciel t'aidera
Y'a eu comme une tornade.
Ça arrive chaque année.
Je pars dans ma campagne, visiter veaux vaches cochons.
Le fermier me dépose en offrandes salades montées et courgettes démesurées . Je suis "la parisienne". Sur l'hôtel de l'exotisme il me note déraisonnablement bien. Je fais semblant de ne pas le voir à me faire des grands coucous de son gros engin laboureur et j'outrepasse si je suis habile la causette quasi quotidienne qui me distorsionne le timing de mon jogging du matin.
Je m'attelle aux grandes tablées d'une bonne vingtaine de vivants convives qui me ravit ma quinzaine campagnarde. La famille est un trésor, fatigant mais qui nourrit le grand bonheur de la vie.
Je cours, au sens propre comme au figuré.
L'homme me rejoindra.
A moins que.
A moins qu'une tornade s'abatte aussi sur les paras du RTP.
La vie joue de mauvais tours.
Je boucle la chaumière en moins de temps qu'il me faut pour un 10 kilomètres à bon train.
Si je cours pour les paras, j'ai aussi le devoir de me poser sur la tranche de vies brisées.
Cette semaine, s'il en était besoin, comme une piqûre de rappel, je sais pourquoi je cours.
A Hugues et à Éric.
Aux paras et leurs familles.
…Parce qu'il faut s'en convaincre chaque jour….
Pour soutenir les familles des paras, clic ici ou bien là.
Ça arrive chaque année.
Je pars dans ma campagne, visiter veaux vaches cochons.
Le fermier me dépose en offrandes salades montées et courgettes démesurées . Je suis "la parisienne". Sur l'hôtel de l'exotisme il me note déraisonnablement bien. Je fais semblant de ne pas le voir à me faire des grands coucous de son gros engin laboureur et j'outrepasse si je suis habile la causette quasi quotidienne qui me distorsionne le timing de mon jogging du matin.
Je m'attelle aux grandes tablées d'une bonne vingtaine de vivants convives qui me ravit ma quinzaine campagnarde. La famille est un trésor, fatigant mais qui nourrit le grand bonheur de la vie.
Je cours, au sens propre comme au figuré.
L'homme me rejoindra.
A moins que.
A moins qu'une tornade s'abatte aussi sur les paras du RTP.
La vie joue de mauvais tours.
Je boucle la chaumière en moins de temps qu'il me faut pour un 10 kilomètres à bon train.
Si je cours pour les paras, j'ai aussi le devoir de me poser sur la tranche de vies brisées.
Cette semaine, s'il en était besoin, comme une piqûre de rappel, je sais pourquoi je cours.
A Hugues et à Éric.
Aux paras et leurs familles.
…Parce qu'il faut s'en convaincre chaque jour….
Pour soutenir les familles des paras, clic ici ou bien là.
dimanche 20 juillet 2014
Entrainements du 6 au 20 juillet - 606 kilomètres dedans -
Juillet.
Bord de mer.
Sorties rêvées.
Il suffit de se lever tôt.
C'est quand rien ne presse le matin que la tête se met seule et bien volontiers à l'heure du soleil.
Je me lève avec l'aurore.
Le temps de s'hydrater.
La course se fait toute seule. Le corps conscient du privilège.
Pas un chat.
Ah si. Pêche prohibée. Le pêcheur de 6 heures trente n'en a cure et le félin reste aux aguets.
Lundi 7
Côte sauvage. Le même soleil se lèvera dans 6 heures sous les tropiques. On s'y croirait.
Le monde est aux runneurs qui se lèvent tôt.
Les lys maritimes captent déjà les rayons du soleil. Il fera chaud aujourd'hui.
Petit matin jeudi. Les jambes sont lourdes. Demain pause.
La pause du vendredi est bénéfique au samedi.
Je longe le chemin du littoral avec un petit D+ de 250 mètres.
Le temps est idéal. Je cours sans aucun mal et je retrouve les sensations "mythiques" de l'envolée "Icarienne" du Pont de Millau !
La vie est belle !
✪✪✪
Un retour brutal au réel.
La fille d'un ami a eu un grave accident. * - Clic pour connaître l'histoire d'un papa et de sa fille qui ne manquent ni de force, ni de courage -
13 km. Pour digérer l'info.Vite.
Je ne résiste pas à l'envie de partager mon panier de soldes chez I-Run.
Mes nouvelles montures Mizuno rose. Elles m'accompagneront sur mes 42,195 kilomètres du marathon de Toulouse ! - 11 km jeudi de test en grande forme ! -
Dimanche. Encouragée par des rois du bitume, des as du triathlon et des princes des ultra - Je suis bien entourée ! - je teste une autre forme d'effort au cardio en enfourchant le VTT du fiston.
75 km sur le canal du midi. Une expérience à renouveler d'urgence !
* Un article à lire sur la Dépêche pour en connaître un peu plus sur Éric qui s'engage malgré un sérieux chamboulement personnel à courir la No Finish Line de Monaco pour Loïc en novembre prochain !
vendredi 11 juillet 2014
Courir
Pas mieux.
Je n'ai pas trouvé mieux.
Courir. C'est ce que fait Émile.
Jean Echenoz en 2008 en a tracé la biographie.
Enfin. En a romancé la biographie.
Court, claquant et percutant.
Rapide, simple et attachant.
Ce livre est une intrigue littéraire. D'une simplicité désarmante. C'est ça.
Ouvrier chez Bata en Moravie en début de seconde guerre, Émile court parce qu'on l'y oblige.
Bon petit soldat : Il veut bien courir du moment qu'on ne l'emmerde pas.
A force de courir, Émile va y prendre goût et avec l'arrivée des Russes et le retrait des troupes Allemandes il deviendra le sportif qu'on exhibe et dont on chante les gloires pour bien montrer au monde de l'ouest à quel point elle est belle la patrie du communisme.
Émile Zatopek rafle toutes les médailles !
Ça en devient presque agaçant. Ce type n'a rien de beau. Il n'est pas laid non plus. Il n'a rien d'académique. Ah ça non. C'est un pantin, qui s'entraîne étrangement, tout seul en alternant les courses rapides et les courses de fond et qui s'offre le luxe d'un tour de piste de courtoisie en grimaçant benoîtement à la fin d'un marathon couru comme de rien.
Et c'est étrange. Echenoz écrit. Ses phrases sont courtes, rythmées, cadencées et parfois comme un Émile sorti de sa boite, la cadence se brise, l'auteur pose un caillou blanc, une pointe d'ironie, un oeil critique, juste ce qu'il faut pour que l'on n'en pense pas moins, et il reprend sa course, métronome sur son couloir, comme s'il voulait se faire l'écho de son héros mais pas trop.
Parce que Émile, il gagne. Mais il ne le fait pas franchement exprès. Il va là où on lui dit d'aller. Ni plus ni moins. Et si il gagne, c'est parce que c'est ainsi.
Qu'on fasse de lui un étendard à la gloire du communisme l'importe peu. Il fait ce qu'il aime. C'est un homme ordinaire, médiocre et commun, si attachant pourtant, peut-être parce qu'il est naïf….Ou qu'il fait semblant de l'être.
Le rayonnement de l'athlète se heurte à l'enfermement volontaire d'un régime totalitaire qui finira par détruire son prodige qui aura osé ouvrir son clapet un peu trop grand - un mot de travers. Hop, c'est déjà trop -
Destitué. Du jour au lendemain.
Passant sa grande carcasse de la lumière à l'ombre, il restera éternellement "l'homme le plus rapide du monde".
Le temps d'un semi - Deux heures à mon rythme, au rythme d'Emile, vous lisez très très vite- courez avec le grand Echenoz sur la piste d'Emile.
Une lecture qui a vraiment. Vraiment beaucoup d'allure !
Je n'ai pas trouvé mieux.
Courir. C'est ce que fait Émile.
Jean Echenoz en 2008 en a tracé la biographie.
Enfin. En a romancé la biographie.
Court, claquant et percutant.
Rapide, simple et attachant.
Ce livre est une intrigue littéraire. D'une simplicité désarmante. C'est ça.
Ouvrier chez Bata en Moravie en début de seconde guerre, Émile court parce qu'on l'y oblige.
Bon petit soldat : Il veut bien courir du moment qu'on ne l'emmerde pas.
A force de courir, Émile va y prendre goût et avec l'arrivée des Russes et le retrait des troupes Allemandes il deviendra le sportif qu'on exhibe et dont on chante les gloires pour bien montrer au monde de l'ouest à quel point elle est belle la patrie du communisme.
Émile Zatopek rafle toutes les médailles !
Ça en devient presque agaçant. Ce type n'a rien de beau. Il n'est pas laid non plus. Il n'a rien d'académique. Ah ça non. C'est un pantin, qui s'entraîne étrangement, tout seul en alternant les courses rapides et les courses de fond et qui s'offre le luxe d'un tour de piste de courtoisie en grimaçant benoîtement à la fin d'un marathon couru comme de rien.
Et c'est étrange. Echenoz écrit. Ses phrases sont courtes, rythmées, cadencées et parfois comme un Émile sorti de sa boite, la cadence se brise, l'auteur pose un caillou blanc, une pointe d'ironie, un oeil critique, juste ce qu'il faut pour que l'on n'en pense pas moins, et il reprend sa course, métronome sur son couloir, comme s'il voulait se faire l'écho de son héros mais pas trop.
Parce que Émile, il gagne. Mais il ne le fait pas franchement exprès. Il va là où on lui dit d'aller. Ni plus ni moins. Et si il gagne, c'est parce que c'est ainsi.
Qu'on fasse de lui un étendard à la gloire du communisme l'importe peu. Il fait ce qu'il aime. C'est un homme ordinaire, médiocre et commun, si attachant pourtant, peut-être parce qu'il est naïf….Ou qu'il fait semblant de l'être.
Le rayonnement de l'athlète se heurte à l'enfermement volontaire d'un régime totalitaire qui finira par détruire son prodige qui aura osé ouvrir son clapet un peu trop grand - un mot de travers. Hop, c'est déjà trop -
Destitué. Du jour au lendemain.
Passant sa grande carcasse de la lumière à l'ombre, il restera éternellement "l'homme le plus rapide du monde".
Le temps d'un semi - Deux heures à mon rythme, au rythme d'Emile, vous lisez très très vite- courez avec le grand Echenoz sur la piste d'Emile.
Une lecture qui a vraiment. Vraiment beaucoup d'allure !
"Courir" de Jean Echenoz
Editions de Minuit
- Article publié le 14/09/13 sur mon blog Sophielastyliste
vendredi 4 juillet 2014
Entrainements du 24 juin au 4 juillet
Le mardi, j' arrête de procrastiner. Pour redescendre de mon petit nuage (mais un podium quoi* !) je mets mes ailes.
Vendredi, je décide de sortir sur un objectif d'environ 12 à 13 km. J'enjambe la Garonne pour passer rive gauche, direction plein sud. Je laisse derrière moi le pont Coubertin - pensée pour mon futur départ de marathon- Je traverserai au prochain. Le prochain c'est la rocade.Ballot. Me voilà embringuée dans un jogging beaucoup plus long que prévu. Bad mood. Je rumine. Je foule au pied une myriade de petits cailloux bruns. Certains cailloux ont des toutes petites cornes… Fatiguée aujourd'hui. Et tous ces ridicules gastéropodes que je foule sans le vouloir, ça me contrarie. Je lève le nez de mon champs de bataille visqueux. L'Oncopole, flambant neuf. Vaisseau planté comme une promesse. Parfois on repart en pleurant, mais on repart plus sereinement. Va comprendre les mécanismes du coeur.
Je cours 20 km.
Dimanche. Petite sortie. J'ai travaillé aujourd'hui. Cardio ok. Casque audio ok. Oups. Non. Casque non. Tu connais la fille qui va courir guillerette avec son mètre ruban autour du cou ? Silence radio :(
Mardi. Fin de journée pour gagner en fraîcheur. C'est encore bien relatif. Run solidaire. Je poste mon courrier à Eric pour Loïc .
Mercredi. Soyons fous. Et toc un record sur 10 km.
Vendredi. J'ai changé mes pneus ce matin. Je sors les rôder. Bon choix. Et bim, un nouveau record.
- Notez que pour un objectif marathon, ce n'est pas du tout du tout la bonne façon de s'entraîner.
Je vais devoir me recadrer un brin… -
****
Vendredi, je décide de sortir sur un objectif d'environ 12 à 13 km. J'enjambe la Garonne pour passer rive gauche, direction plein sud. Je laisse derrière moi le pont Coubertin - pensée pour mon futur départ de marathon- Je traverserai au prochain. Le prochain c'est la rocade.Ballot. Me voilà embringuée dans un jogging beaucoup plus long que prévu. Bad mood. Je rumine. Je foule au pied une myriade de petits cailloux bruns. Certains cailloux ont des toutes petites cornes… Fatiguée aujourd'hui. Et tous ces ridicules gastéropodes que je foule sans le vouloir, ça me contrarie. Je lève le nez de mon champs de bataille visqueux. L'Oncopole, flambant neuf. Vaisseau planté comme une promesse. Parfois on repart en pleurant, mais on repart plus sereinement. Va comprendre les mécanismes du coeur.
Je cours 20 km.
Dimanche. Petite sortie. J'ai travaillé aujourd'hui. Cardio ok. Casque audio ok. Oups. Non. Casque non. Tu connais la fille qui va courir guillerette avec son mètre ruban autour du cou ? Silence radio :(
Mardi. Fin de journée pour gagner en fraîcheur. C'est encore bien relatif. Run solidaire. Je poste mon courrier à Eric pour Loïc .
Mercredi. Soyons fous. Et toc un record sur 10 km.
Vendredi. J'ai changé mes pneus ce matin. Je sors les rôder. Bon choix. Et bim, un nouveau record.
- Notez que pour un objectif marathon, ce n'est pas du tout du tout la bonne façon de s'entraîner.
Je vais devoir me recadrer un brin… -
****
Inscription à :
Articles (Atom)