Parce que mes pieds sont têtus.

lundi 18 avril 2016

Cheverny: Un marathon Haddock ! *

* Le titre de mon compte-rendu du marathon de Cheverny était choisi bien avant de le courir - Et comme souvent pour mes articles. Quand le titre est trouvé, le reste suit.
Ecrire aujourd'hui sur ce que j'ai vécu au marathon de Cheverny relève du devoir, de l'hommage, plus que du factuel. L'exercice est difficile, tant j'ai donné et reçu d'affect sur cette course très particulière.
Bien que méticuleusement préparée pour mon 4 ème marathon, j'ai couru cette épreuve avec un volcan dans la tête et un boulet sur chaque cheville. 
Toulouse, Paris, puis Lyon* furent courus dans un état de flow très particulier et vecteurs de performance. A Cheverny, pour la première fois, j'ai vécu une course de pur labeur. 
La cause ne trouve sa réponse que dans une large part de ma vie actuelle et restera donc privée.
Si je suis allée au bout de ce marathon en conservant un chrono sous les 3h25 - et en maintenant donc ma sélection France ( IR4 ) obtenue à Lyon, c'est grâce à un coureur que je ne connaissais pas avant de m'arrêter net au 23 ème kilomètre...

Lettre ouverte à Nicolas, mon Saint Sauveur au pays de Tintin.

"Je me suis arrêtée avant. Mais je crois que tu le sais. Je me suis persuadée sur ce premier semi que tout irait bien. Je savais au fond que rien n'allait. Seule. Je me sentais seule. Ça m'est arrivé sur mon 10 km en préparation. Seule. Et j'avais arrêté. Au milieu. Sans prévenir. Net. Arraché le dossard. Pleuré beaucoup. Et puis le lendemain, effacé tout, comme une honte. Rangé ce dix foireux aux oubliettes. Et ça recommençait. Ici, dans le parc du chateau de Cheverny, alors que je m'apprête à courir la seconde boucle du marathon.
Il faudra repasser devant le chateau, là où chacun acclame son coureur. Mari, épouse, enfants, parents, amis. Il faudra reprendre le long ruban forestier qui fait des bosses. Si on lève la tête on voit le devant. Loin. Qui monte. On tournera ensuite, dans le chemin aux ornières. Puis sur cette route bitumée de plein soleil. Prendre les lacets enfin, tourner, compter les mètres qui s'ajoutent aux mètres, grappiller du temps, égrainer les foulées en pensant surtout. En pensant avant tout, de ne pas penser.
Je suis partie confiante. Certaine que ma préparation ferait la différence. Effacerait la fatigue accumulée depuis plus d'un an. Je suis partie forte. Besoin de personne. Je suis partie naïve.
La campagne est belle. Ce marathon est beau ! Oui, il l'est! Coeur de France, village au fier chateau dont les lignes au cordeau ont inspiré Hergé. Je cours à Moulinsart, Sapristi!
Allure relevée. Légère et frondeuse. Sur 5 kilomètres. Et puis les pensées sont revenues. Je ne cesse de comparer. Pourquoi n'est ce pas fluide? Tu sais, comme à Lyon! Tu ignores, alors que tu me suis déjà sans que je le sache, qu'à Lyon tout était si simple. Comme si ce n'était pas moi. Comme si la course était innée, inscrite, naturellement pré-enregistrée dans l'organisme. Elle coule comme le sang, du rouge de la conquête et de la victoire.
Je ne suis que sombre. De ce rouge oxydé qui vire au noir. Gâté.
Chaque ravitaillement est un prétexte. Chaque démarrage est une épreuve. Je repars en pensant au prochain arrêt. Ma course n'est que fragment de fractionnés. Tu le vois. Tu lis. Comment? C'est si troublant lorsque je m'arrête. Tu poses une main sur mon épaule et me conjures de continuer.
Ce sont des choses qui arrivent. La fatigue, la crampe, le classique mur du 3/4. On encourage, on tape  l'épaule en passant, mais on passe. C'est qu'on a un chrono à tenir tu sais, et je suis bien la première, sur route, à ne penser qu'à moi. J'ai bossé, coureur concurrent. Penses-tu que je vais te laisser une place au soleil! Tu crois quoi? Ralentir une seconde, c'est perdre du temps. 
C'est perdre du temps.
Je voudrais te le dire: Ne perd pas de temps Nicolas! File. Oublie moi. Oublie la loque. Elle rentrera en marchant. En coupant par le bois. Pour que personne n'ait à voir l'illustration parfaite de la défaite.
Tu n'insistes pas et c'est dans tes silences ponctués de regards confiants et amicaux que je retrouve la force de relancer.
Tu restes à ma hauteur. Me laisses à mon labeur, Tu pars devant, parfois et je vois bien au fond, que tu attends. Discret. Tu as branché un mouchard? C'est ça! Tu as collé un mouchard sur mon épaule. Chaque pensée négative est court-circuitée par un encouragement. Même quand tu es plus loin devant. Comment tu fais Nicolas? Je veux dire, comment tu lis tout cela? Suis-je si transparente à cet instant? Tu distilles les mots justes. Tu analyses mes respirations. Tu décryptes ma foulée. Patiemment. En ami. En frère. En thérapeute presque. En Humain.
" Tu es une grande coureuse Sophie. Superbe foulée. Quel travail! Tu peux continuer. Continue. Tu dois avoir confiance. Pose ton lourd bagage. Oublie le reste. Ne pense pas Sophie. Tout ce que tu réalises est grand. Tout. D'accord Sophie? Allez, suis moi, on continue! "
Tu lis en moi. T'es-tu rendu-compte de cela Nicolas? Je ne te connais pas, mais tu sais.
Je suis incapable de parler. Au kilomètre 30, en pensant à tout ce qu'il me reste à courir, je panique. Sur-ventilation. Je suis un moteur en perdition. Une mouche fauchée par les pales d'un ventilateur, je suis un râle, un noyé, un atome au coeur du réacteur. Je suis happée par le gouffre que représentent ces 12 kilomètres restants, paniquée par le constat de ce temps qui roule à une vitesse vertigineuse, me laissant collée à la paroi, écrasée par la force centrifuge de ce marathon qui m'écrase la tête et me broie les jambes.
Alors tu restes là. Encore. De tes mots qui n'attendent aucune réponse, tu calmes la tempête. Sur tes conseils, pour la première fois sur une course, je délaisse mon chronomètre. 
Je ne sais pas comment je cours, mais j'avance. Nous passons les chemins, arrivons sur la route. Ton fils à vélo, et à ta demande, exhorte les spectateurs à m'encourager. Je suis submergée de gratitude. Si physiquement je ne suis que ruines, j'ai tout un printemps qui germe sous le crâne. 
10 kilomètres d'Humanité simple et belle. Je ne cours pas. Je sauve mon monde. Je largue mes amarres  et je rame, suivant le fil d'Ariane que tu as tendu, guidée par l'écho de ta foi, égrainant la litanie de mes amis qui attendent au bout du fil, l'annonce de ma nouvelle performance.
Je traine un mur. Brique après brique, je démonte la muraille. Je cours avec la tête, cogne en dedans. Apnée. Arrêt respiratoire. Goulée, reprise. Arrêt. Apnée. Reprise.
Tu me donnes l'ordre. D'un sourire, presque triste mais si confiant. Tu me donnes l'ordre de filer devant, et d'un soupir je promets.
Au détour d'une boucle, juste après le chai, tu encourages encore. Je dois te sembler si triste. Si pauvre, si laide, accrochée à ce radeau que je fais avancer à coup de carburant solidaire.
L'arrivée s'éloigne à mesure que diminue l'amplitude de mes foulées. Je double une féminine, qui me semble si fluide, et qui s'évanouira de façon assez spectaculaire sur la ligne. Je n'ai pas ton pouvoir de lire dans les âmes.
Je grimace. J'ai mille ans quand j'arrive enfin et que j'accorde un regard à ma montre.
Il y a maldonne. Erreur. Un je ne sais quoi qui a déraillé dans le chrono qui s'affiche.
J'ai marché, tellement. Rampé, souvent. Expiré tant et tant. Et pourtant...
J'attends avec anxiété ton arrivée. Je mourrai de ne pas pouvoir te remercier!
C'est toi, encore, qui m'appelle.
Je parle enfin, me livre un peu. Tu écoutes encore, comprends, ne juges rien, portes un regard bienveillant sur mon petit moi, saupoudres ma vie passée, présente et future d'éclats de beau, répètes à quel point ma performance est belle et combien au fond, tu admires le simple fait que je sois restée debout, alors que de toute évidence, mon corps et mon âme avaient renoncé depuis longtemps.
J'ai couru Cheverny. J'ai couru pour moi, pour ponctuer une préparation offerte et travaillée avec passion. J'ai couru pour l'honneur. J'ai avancé par honte, continué pour essayer. J'ai trainé un peu, pour voir. Pour ne pas que tu perdes du temps! J'ai repris confiance, dis pourquoi pas. Admis qu'on pouvait délaisser l'idée même de performance et qu'il était bien plus difficile d'accepter de faire moins bien. Alors j'ai couru pour moi. Enfin. Définitivement. Pour la suite, pour ta main tendue pour rien. Et pour demain.
Je perds quelques secondes sur mon meilleurs temps sur marathon.
Autant dire rien.
Je gagne une leçon d'humanité. Je m'enrichis d'une montagne d'humilité, d' un souvenir lumineux, d' une histoire, encore une, simple et pure.
Combien de fois merci Nicolas, pour cette route. Combien de gratitude. 
Courir est un poème, un roman d'aventure. C'est une scène de théâtre où se jouent comédie et tragédie. 
Un marathon, c'est une douce agonie qui se ponctue de mille soleils. 
Que ta route et celle de tes précieux tiens soit belle Nicolas.
Je voulais te dire. 
Le mental n'est rien.
Sans un souffle bienveillant."











Cheverny
3h24'48"
7eme F/ 5eme FV1
* Beaucoup plus de mordant et de fun dans les compte-rendus de ces trois marathon. Promis !


lundi 21 mars 2016

Le printemps de Saint-Amant


Je n'ai vu de ma fenêtre que ce ciel opalin d'un bleu semi-précieux.
Le printemps nait aujourd'hui, des feuillets de mon éphéméride.
Chrono tourne la page sur la grande endormie de l'hiver. Siffle au monde mille renouveaux et la toile céleste de cette aube pure badigeonnée d'opaque invite l' Homme à inventer le jour.
Le froid me surprend.
Je suis sortie légère. Hésite à revenir en arrière. Retrouver l'antre et son poêle sombre au creux duquel s'éveille la flamme rassurante des longues soirées en solitaire.
L'astre clair me fait de l'ombre. Je ferme les yeux sur l'écrasante lumière. Un pas puis l'autre. Tourne délibérément le dos à ma tanière.
Je force un peu le premier souffle. Il se détache en volutes blanches et vient remplir l'espace de soupirs qui éclatent en néant comme ces bulles de savon trop lourdes dont la course s'achève avant même que d'être.
La route sombre se détache sur un paysage en négatif. Blanc épais, noir cireux. Les bocages font des bordures sur lesquelles je me fixe des repères, lignes de fuite, tuteurs de mon allant balbutiant sur ce petit matin trop vif.
Je ferme les poings sur mes doigts nus. Cligne les yeux sur l'horizon cru.
Méthodiquement pour échapper au décor froid, rentre dans mon corps, point après point.
Les pieds, marche automatique. Les mollets. Déroulent. Epaules un peu crispées. Je suis mentalement la courbe de mon dos, déverrouille un à un les muscles froissés de long sommeil.
Je me force à placer mes bras. Balanciers pour une plus juste foulée.
Le corps est une machine paradoxale, qui doit apprendre la maitrise pour devenir instinct et fluidité.
Un courant d'air me fait lever la tête sur la haie de Sycomores. Ils s'ébrouent en éclaboussures de givre et il pleut sur moi des restes de l'hiver. Je frissonne à ce concert de grelots aigus. Ils me chantonnent entre blanches et croches un chant chuintant qui cherche à chasser la frêle chaleur d'un coeur en incubation.
Je traverse les piques. Chevalière au vent mauvais. La glace s'accroche à mes yeux. Je passe sans ciller, et le ciel là bas, pourtant si clair, s'incline un peu plus bas pour m'inciter à le suivre.
Au détour d'un virage, la terre ne semble plus si basse. Les épaules se délassent et le sol se dessine en courbe maternelle sur un trait d'horizon dont la pâleur un peu plus soutenue que l'air semble aspirer d'un souffle tiède les pâles heures qui peinent à s'effacer.
J'ouvre le regard. Sur le talus, la Canche durcie de gel pleure à grosses gouttes de rosée scintillante.
La partition des champs blancs s'évapore au soleil perçant et les passereaux pressés s'affairent déjà dans les ornières des sols cabossés.
Des maisons au loin, ouvrent un oeil. Les rayons du jour caressent le grès rosé de matin. Les coiffes laiteuses des cheminées murmurent la comptine du café fumant sur les tablées paresseuses des journées chômées.
Je passe la fontaine au timide filet. Des primevères frondeuses ont ouvert une brèche dans la margelle mousseuse.
Un trait de lumière jaune se cogne au granit rose d'un joli linteau jointoyé d'arène rouge. Une paysanne ensabotée me salue de ses yeux ridés de mille rudes vies.
Je dis bonjour, bon jour !
Souriant au grand vide baigné de lumière et de promesses, je cours, confiante et rassurée sur ce long ruban descendant.
Les réminiscences de l'hiver flottent, épars, dans l'air léger.
Les souvenirs accrochent aux bras des châtaigniers des restes d' avant, Ils me frôlent puis repartent, parfois se posent, sur mes cils, et roulent en larmes purifiantes,
vers le si doux printemps de Saint-Amant.

jeudi 17 mars 2016

Règle F144 2b de la musique tu n'écouteras point. Amen.

C'est parti d'un tweet.

Nan. C'est parti d'une bafouille avec mon entraîneur.
Non, attend, c'est parti d'un semi.
Je récapépette.

Y'a pas longtemps, je cours un semi. Vierzon.
Je regarde le tracé. Forêt.
Well je me dis, ma fille, va pas y avoir foule, cale toi Arcade Fire et Ezra derrière les oreilles et ça va rouler tout seul.
C'est que j'ai l'habitude des grosses machines avec plein de gens sur les côtés.
Je suis un poil Parisienne.




Et puis bon, par un hasard de bonnes circonstances, je fais un podium gé. 3 ème F. Faut dire que les grosses cylindrées ne s'alignaient pas cette année à Vierzon.

Ça passe nickel. Give me 5. Rendez-vous au marathon de Cheverny.

Le coup du casque ça me trottait un peu dans la caboche. Le sujet avait été évoqué à plusieurs reprises. C'est comme l'alloc de rentrée scolaire, c'est le genre de polémique qui tourne en boucle et finalement rien ne bouge vraiment.
Casque ou pas casque ?

Au détour d'un échauffement, l'air de rien, je pose la question à mon entraineur: " J'ai peur de m'emmerder à Cheverny. Je prends mon casque. T'en penses quoi grand manitou ?"

" J'en pense que ça peut être disqualifiant " 
Bim.
Démerde toi avec ça.

Alors je cherche.
Je trouve tout de suite, faut dire, j'avais longuement étudié le sujet pour écrire sur une autre problématique: le classement - Clic ici -

Bingo. Je tombe sur ça: "Réglementation des manifestations hors stade" Clic
Et je tweete dans la foulée.

La foule en délire qui me suit sur les RS se lève comme un seul homme.
Whaaaat ?

Et c'est reparti comme en 40. Le sujet fait des petits.

Alors, j'vais te dire ce que j'en pense. Je vais reprendre sur la base du commentaire que j'ai laissé sur le - bon- papier de Globe-Runners.
C'est super simple. En vrai.

Imagine.
La FFA
Dieu le père.
Qui écrit les tables de loi
Le Dogme.
Au sein de la FFA. Le CNCHS.
Qui écrit des lois pour les courses hors stade.
Le comité est composé de plein de super bénévoles qui passent des heures et quelques litrons de café à débattre sur des adaptations de lois imposées sur stade mais pas si évidentes à appliquer en hors stade, surtout depuis que la mode s'en est mêlée et que tous les gens se mettent à courir.
On se demande bien pourquoi.
Dieu le Père il a des disciples.
Les élites - plein de paillettes-
Les coureurs qui courent pour gagner.
Les disciples sont parfois pas des masses disciplinés.
Faut leur donner quelques petits coups de règle de temps en temps.
Sinon ça enlève le t-shirt du club, ça se dope au Yop, ça donne des coup de lattes au voisin et ça peut même avoir des velléités d'écouter du André Rieu en courant.
Super dopant.
Dieu le Père il rigole pas avec les Judas. Disqualification.
  Après y'a le clergé.
Les organisateurs.
Ceux qui dressent la table en s'arrangeant des lois.
On a les gros.
ASO
Par exemple et au pif.
ASO il veut de la fête. Il veut du néo runner à la mode. Il veut du bruit.
Il veut aussi du show. De la compet.
Alors Amaury fait deux tas.
Un petit tas d'élites. Qui doit respecter les règles.
Et un gros gros tas des autres -en or massif- le client. Qui est roi, et d'autant plus courtisé qu 'il parle en bien de sa course sur son blog et sur les RS.
Alors, bon, s'il veut du casque, on lui laisse de bonne grâce. On associe même Deezer à l'évènement, c'est dire si on en veut de la Zic.
Et puis y'a les petits organisateurs.
Bon. Eux, ils font ce qu'ils veulent. Ils font surtout ce qu'ils peuvent.
Y'en a des pas stressés. Les puristes de la course à la cool. Fête au club ou au village.
Le plaisir merdeeeeuh quoi à la fin !
Y'en a des plus stressés. 
Ils ont épluché les tables de loi à la lettre. Se font plus Dieu que Dieu. Un chouille intégristes.
Plein de petits astérisques dans la marge-avez-vous-bien-signé-les-conditions-d'utilisation-merci
Des fois qu'il y ait protestation.
La FFA elle s'en balance au juste de savoir si à Trifouilli ou à Paname le club des pédestriens à trois pattes ou ASO fait respecter la règle qui interdit le phonographe sur les courses hors stade.
Elle s'en lave les mains. 
Mais si jamais un clampin
Montre du doigt le mec
qui par un hasard circonstancié d'inadvertance 
Se pointe sur un podium
alors même qu'il a
COURU EN MUSIQUE !
Et dit:
C'est écrit dans la Bible de la FFA. C'est disqualifiant.
Alors bon. L'orga.
Débrouille toi avec ça hein.

Bon.
Moi. On sait jamais.
Je vais apprendre à chanter.


samedi 5 mars 2016

Happy -On fait s'qu'on peut - et en forme -aussi - Le tag pour me connaitre mieux

"Taguée" - Interpellée, si tu préfères, lecteur égaré - par Marie aux baskets rose, je me plie au jeu d'action vérité.
Questionnaire sport et santé.
Attention, décollage, au ras du bitume.

Au chapitre Sport - foisonnant -

Quelles sont tes activités sportives favorites ?

Le running. Le repassage. Le running.  Les courses au supermarché. Le running. Les courses contre la montre (Pourquoi tu cours le bras en arrière ? Je fais la course contre la montre. Je crois que j'gagne) Le running. Le self control. Le running. Les devoirs le soir. Le running. Le self défiance, le running. 
J'ai adoré la planche à voile pendant quelques années. J'en faisais souvent, et une fois, la séance a duré très très longtemps- Le temps que les sauveteurs en mer viennent me chercher quoi...-  Mais à Paris c'était pas pratique.

Combien de temps durent tes séances. Combien de fois fais-tu de sport par semaine ?

D'après ma AppleWatch que je laisse au placard chaque fois que je vais courir: Jamais.
D'après moi, 4 sorties par semaine avec une moyenne de 1h15 par séance environ. Douche non comprise.
Et beaucoup de marche. - Je fais tout à pied -
Du step aussi, dans ma maison sur 4 niveaux. Bureau au sous-sol, chambre de l'ado tout là haut, dans les limbes.

Comment se déroule ta semaine sportive ?

Lundi Néant 
Mardi Club d'athlé avec séance de frac
Mercredi école boulot enfants activités boulot courses activité devoirs
Jeudi Club avec frac
vendredi Néant
Samedi sortie 1h
Dimanche Sortie Longue ou compet

Où fais-tu ton sport ?

De-hors. Oust. Va prendre l'air, ça t'calmera.
Sur piste de 400 pour le frac -Tourne tourne-
Routes ou chemins pour les sorties le pif à l'air, plus ou moins en endurance -C'est fondamental, c'est surtout bon pour le moral -

Objectifs sportifs du moment ?

Depuis le début du moment c'est faire mieux que le moment d'avant.
A savoir:
Arriver enfin à maîtriser un 10 km autrement que au petit bonheur vas-y que j'te pousse la chance. RP 43'59. Je l'aurai un jour je l'aurai.
Semi en 1h35. On va voir ça très vite et sous la neige attendue. Yallah.
Marathon en 3h15 - RP Lyon 3h23 - J'le sens bien. Mais je sens bien aussi le début de la fin de la progression, on ne peut pas gratter ad-vitam 15' au chrono sans un jour être démasquée. 
Verdict dans un mois sur le marathon de Cheverny, mon premier en rural, en fait c'est ça qui me fiche un peu les chocottes  Je suis sûre que dans la campagne, le marathon il fait vachement plus que 42,195 et ça me fait un peu bêler c't'histoire.
Courir au sein d'une équipe de Joëlette: Dans les tablettes pour le 7 mai: Une belle aventure en perspective !
SaintéLyon en moins de 9 heures et sans crampes merci.
Un 100 -  Millau 2017 dans le collimateur ? -
Faire de plus en plus de grimpette pour prendre de la hauteur sur tout ça.
Me frotter à l'ultra.

Un accessoire préféré pour le sport ?

Sans hésiter.
Ma Flipbelt
Si ça n'existait pas faudrait l'inventer.
4 essais de ceintures avant de trouver la bonne. Je sais la serrer quand il faut, mais certainement pas quand je vais m'aérer le caractère en courant.

Ta tenue de sport préférée ?

Le moins possible en long. J'ai l'impression de fumer le jambon.
Jupette. En blanc sur marathon ou aux couleurs de mon club ( Banque Plumette, Big Mac, Bourges ton corps... De la couleur quoi )

Dans mon assiette - pas toujours, y'a des fois je me fatigue -

Suis-tu un régime alimentaire particulier ?

Ça va pas la tête !

Fruit préféré/ Détesté ?

Un pamplemousse par jour. C'est mon dessert. Je finis mon repas de midi avec un pample. Si je n'en ai pas, je m'abstiens de dessert. Quand je suis seule, évidement, sinon je suis bien élevée, je mange ce qu'il y a. Et j'aime tout.
- Un faible, et c'est peu de le dire, pour les dattes d'Israël. A-Mouritude.
Du citron, pressé, avec du miel et de l'eau frémissante. Ma drogue, avec le café, en alternance, toute la journée. (J'aime bien le citron. Avec la canne à sucre. Et de la menthe. Aussi. Voilà.)

Détesté ? J'ai goûté le Tamarin. Je te fais pas un dessin.
Sinon j'aime la Coco fraîche mais je ne la supporte pas en préparation culinaire sucrée. J'ai des bizaritudes parfois.

Recettes Healthy préférées ?

wala wala. 
Poisson blanc vapeur ou grillé, riz (sauvage) citron.
- Revolución - C'est le menu que je demandais à chacun de mes anniversaires étant petiote.

Cheat Meal - mon péché mignon ? 

wala wala wala - Je suis un chouille anti healthy et anti Cheat, rien ne m'agace plus que les modes alimentaires. 
J'adore le Nutella que je mange à la petite cuillère depuis que j'ai l'âge de piquer le pot dans le placard. 
Et sinon je suis une grande amatrice de steak Tartare, avec un bon rouge si possible et des frites maison. Très rare, donc d'autant plus apprécié, surtout si il est partagé avec un ami.
Je mange rarement de la viande rouge. Question de budget. Autant qu'elle soit très bonne les rares fois où je m'en offre.

Snack avant ou après le sport ?

Une lichette de pain beurré en attendant que la course charge sur Garmin/Strava/Nike+/IG/Squad.
Bon, des fois, si le réseau yoyotte, ça fait une demi baguette.

Motivax / Inspiration

Quel a été ton déclic ?

Un livre - La grande Course de Flanagan -
Et puis...
Sortir, bouger, crier, envoyer bouler plein de choses. Respirer. 
(Un peu de moi ici)

Sur la toile, quel coach ou icône du sport conseillerais-tu aux autres de suivre ?

No-I-Dea
Mais
J'aime beaucoup la fraîcheur et la simplicité de la grande athlète Sylvaine Cussot. 
Je suis fan des récits de course dans la course du traileur zinzin reporter au grand coeur Denis Clerc.

Ta citation motivation ?

Je connais mes limites, c'est pourquoi je vais au delà. (Gainsbourg)

J'ai décidé de me prendre par ta main (Ribery. Il est plein de bon (double) sens finalement le gars)

Comment réussis-tu à te motiver quand ce n'est pas ton jour de motivation ?

Je râle. Je fais mais je râle.
Une fois j'ai abandonné. Pouf. En plein milieu. Comme une grosse mauvaise daube.
En période de plan d'entraînement, à savoir 8 mois de l'année, je sèche rarement une séance. En période de boulot intense (joies du free-lance, tu gères que dalle), je préfère garder ma séance et bosser tard la nuit. Je suis bien trop mauvaise perdante pour risquer un laisser aller et je me désigne comme seule unique et pleine responsable de mes échecs. Du coup je m'auto-fouette de peur de me faire braire.

Un conseil pour celles et ceux qui veulent se mettre au sport ?

Si tu as le moindre doute, sur la moindre petite chose qui pourrait manquer à ta vie. Essaye le sport. Ça doit être ça.
Ou l'amour.
Essaye le sport.













Photo Yvan Arnaud


mercredi 24 février 2016

Walking head

L'air est frais. Il a la couleur éclatante des jours où tout est possible. Je ferme les yeux. Tends le visage vers l'à venir. Je dis bonjour à n'importe qui, j'ai vingt ans de moins. Invincible et conquérante.

Les gris amoncelés heure par heure sur la ligne sans horizon de la nuit éclatent bruyamment en pluie. Il y a course aujourd'hui. Je me persuade de l'envie. Rassemble les mouvements sans allant qui porteront mes pas vers l'asphalte terne et mouillée d'une journée brouillée.

Je ne suis que blancheur. Rire en bandoulière, je m'aligne là, tout devant. La semelle me démange. Montée sur coussin d'air je souffle à qui veut entendre que la journée sera belle. On me dit que je suis trop sûre de moi. Mais il est bon de l'être, parfois. L'âme est si imprévisible, tu sais, il faut chanter quand on a de la voix, de peur de regretter un jour soudain, de vivre suspendue à un soupir.

Je suis déjà en retard. Semelles de plomb, le lacet se défait aussitôt attaché et le ventre se tord sur une pelote bien serrée. Lève la tête. Ferme les yeux et regarde un peu ! Quelle indécence de se morfondre ! Personne ne t'oblige, mais tu aimes ça, tu sais ! Le brouillard de tes pensées ne sont qu'une basse excuse à ta flemme ridicule. Aurais-tu peur, fillette ? Compétitrice sous conditions. Brillant.

Je vais vite, je sais. Trop vite, je sais ! Je sais je sais, je voudrais même aller plus vite tu sais! Ils souffrent déjà, les gens. Je souffle déjà, si régulièrement. Je flotte et me fie des kilomètres. Ils s'égrainent au rythme du tempo de la foulée. La pensée vagabonde, elle retient les disparus, fait courir les anges, répare les vivants, soigne les blessures et va de l'avant.

Ça bouscule. J'ai un peu peur. Tout ira vite. Débarrasse toi. La route poisse, les coudes heurtent. Je pousserais bien. Et toi ! Tu veux que je t'aide à prendre toute la place ? Va faire un tour dans le décor, tu entaches ma mauvaise foi. Je peste si je veux. Mais qu'est ce que je fiche là. C'est moche et gris. Et ce troupeau? Il rime à quoi?

L'âme se détache. Regarde le corps qui déroule sans peine. Respire. Profite. Tu as travaillé n'est-ce -pas? Le voilà ton résultat! Sois fière. Ne va pas trop vite. Si. Va, file, file! Le bonheur tu sais, ne se rattrape pas. Il se créé de l'instant. Enferme le dans ta mémoire, pour le ressortir à l'automne des sentiments. Je suis acteur-spectateur d'une évanescente idée du ciel. Je suis volonté et rêve, maîtrise et fantaisie. Tête et corps conjuguent l'action en un troublant unisson frisant la perfection de l'acte. Je cours. Et c'est simple. Voila. C'est aussi simple que cela.

A t'on jamais vu pareil tracé! Mais qu'est ce que j'ai? Trop de piste. Ou pas assez. Pas assez. Mais oui passez! Sont ils donc pressés. La course au podium. Ridicule quête. Et ces gens sur les bordures, se croient-ils donc à la fête? Je souffre tant. Et ce ne sont pas les jambes. C'est dans la tête. Et je bataille, corps et âme, pour chasser ce spleen qui me fera choir.

Concentre toi maintenant. Ne t'emballe pas! Ta volonté est sous tes pas. Je la porte en moi, depuis le départ. Elle était dans mon sourire, et bien avant encore, à l'entraînement. Le résultat ne sera qu'une gourmandise, une signature sur mon plaisir. Un petit caillou blanc rajouté sur le cairn de ma vie. Je suis victoire.

Je n'y arrive pas. Ce ne sont pas les autres. Ne cherche pas d'excuses. Tu n'y arrives pas. Arrête. Ça t'avance à quoi. Black-out. La tête ferme brutalement le flot de l'envie. Tu ricanes. Grinçante. Traîne des pas visqueux sur une course avortée. Le regard plongé dans la glaise du bas-côté j'évite de montrer à l'autre le ridicule déshonneur qui trempe le bord des yeux et modèle la face d'une terreuse grimace. Je suis échec et culpabilité. Fatigue et nervosité. Je suis abandon.

Sur un bord de terrain, le lendemain, Victoire et Abandon se toisent.
Pleutre! 
Prétentieuse!
Se taisent un instant. Chaussent. Dérouillent les muscles froids. Déroulent leurs gammes.
Abandon regarde droit. Victoire regarde Abandon. Fait un pas de côté. Se cale à la corde, dans sa roue.
Souffle.
J'ai besoin de toi abandon. Tu sais.
Et de concert. Filent.

Marathon de Lyon. Octobre 2015. Victoire en 3h 23
10 km de Foëcy. Février 2016. Abandon après 4,55 km.



samedi 20 février 2016

Vieille pie - Odlo Crystal run Paris, 10 km -

Sac au dos, veste Odlo, pompes aux pieds, let's go running, 10 km en plein Paris, dîner staff compris, week-end de repos dans un quotidien usant, je prends !
J'ai posté un peu par hasard sur mon compte Instagram -et pique et quelques grammes de futilité, signature d'Insta, mon RS préféré - Une photo bonheur en plein coeur d'un run givré. 

Et puis Ils m'ont appelée. Sophielastyliste, bravo, vous avez gagné !
Week-end VIP sur la Odlo Crystal Run.
Un week-end vieille pie ? me dit mon cadet.
Et oh, respect, vieille pie, mais j'ai un chrono à rattraper!
14 février. Dans les tablettes c'est - Saint Valentintamarre, aussi - Pré-France de cross, surtout.
Il se trouve que, par inadvertance, j'y fus inscrite: Y'avait de la lumière sur les départementaux, et par un hasard de circonstances, mes pas m'ont conduite sur la troisième marche du podium master féminin. Ayant filouté les régionaux, je me pensai tirée d'affaire, la bonne aubaine. Point nenni, l'équipe s'alignait sur les demi.
Il a fallu passer par la case aveu au patron du club: Sophie la quadra Parisienne, préfère se la couler douce à la capitale, plutôt que de se rouler dans la gadoue du Berry. On dirait qu'ça t'gêne de marcher dans la boue! Je n'en menais pas large: Je tiens beaucoup à l'esprit d'équipe, mais aussi j'avoue, à une dose de repos et de lâcher prise qui a tendance à me faire assez cruellement défaut ces derniers temps.
De t'façon, c'est pas moi qui vais conduire le club aux France - Ça se saurait - Donc je romps la glace:
Je claquerai un RP, et la bise aussi, à la Odlo Crystal Run.
Il pleut des cornes de vaches qui pissent sur Paris en ce samedi. Je m'enfile les 15 km prévus dans ma prépa sans moufter, au petit trot: endurance fondamentale de 13 km/h - Oh ça va, je fais bisquer le coach un peu -
Ambiance détendue en soirée, dans un restau très sympa, Arc de triomphe dans le dos, comme pour te rappeler, à chaque verre de bulles ou de tanin, que ton arche à toi risque fort de corner un déshonneur plutôt qu'une victoire sur ton dix du lendemain. Les heures tournent en bon vin et bonne chère, discutant stratégie com ASO, développement produits Odlo,  gammes techniques, ouverture à un univers élargi running et course du lendemain. Le staff est au taquet. C'est une première édition, il faut marquer l'essai.
Hôtel à Bastille. Echauffement au petit trot. Hôtel de ville. Les flonflons du village réveillent le quartier. Le ciel offre quelques belles trouées. J'ai même pas mal à la tête. Ça s'annonce plutôt bien. Je maintiens mon départ dans le sas Chamois. Tentative de RP - record pas des masses glorieux, je te l'accorde, puisque je suis plafonnée à 45' sur 10 km depuis un an, et que le ratio temps sur marathon/ chrono sur dix, chez moi, est absolument inversement proportionnel aux statistiques. J'aime quand c'est long. Que veux-tu. Mon dernier dix était dodécaphonique: Un run sériel sans queue ni tête. Il était temps de réparer l'affront )-
Beaucoup d'ambiance sur le village. Odlo fait fort. En tant que vieille pie, je patiente dans l'igloo avec un café, discutant le bout de gras avec Gilles Bouleau ou les lapins runners, excusez du peu. Que du people.
Direction quai de l'Hôtel de ville. Gilles bouleau tire des lignes (n'isolez pas l'info, ça ferait trop genre raccourci AFP) pour s'échauffer. Je suis comme une balle. Hâte de partir, ça pince un max, et je suis en tenue légère.

Sas pas vraiment fourni. Je mets ça sur le compte départ préférentiel. La féminine se compte sur les doigts tétanisés des moufles. Keur-Avec-Les-Mains, gros Hug au pingouin câlin le yéti. Saint Valentin oblige. 
Feu sous les canons à neige du départ !
Ça déroule pas mal à Paris.
Oeil sur la Garmin. Premier kilomètre descendant, je le trace sous les 4'. Voies Georges Pompidou, GPS perturbé. Décidée à profiter du tracé. Un peu déçue par le manque de son sous terre, j'encourage le seul DJ qui chauffe la piste et je me rentre dans le crâne le rythme de mes foulées enfin stabilisées à 4'25.
On ressort à Concorde. Incapable de me souvenir du tronçon Tuileries-Troca. Je crois bien qu'il y a eu des cuivres, de la neige, du blizzard un peu, un pingouin, un yéti et un bonhomme de neige aussi. Un coureur s'est mis dans ma roue, peu après le départ. Me demande mon objectif, je lui souffle "44". Me répond "je te suis". Il duplique sa foulée sur la mienne. Me voilà lièvre, et c'est assez agréable, et étrange en même temps: Si je flanche, double échec. Me voilà investie du chrono d'un autre, alors que je ne suis même pas certaine de tenir le mien !
Demi-tour sublime le nez dans les jambes de madame Eiffel. Le point fort de la course !
Coup de moins bien au 5 ème, je m'arrête 3 secondes. Eau. Mon double en fait autant, pas le temps pour les petits four, je lui aboie "Allez ! 44 !" et on se carapate. Rentrée au bercail. Compte à rebours enclenché. Si je tiens 4'25, j'aurais le chrono convoité.
La voie sur Berges est encombrée, petit manquement de l'orga, je sais, je sais, pas simple d'isoler un couloir ! Le promeneur profite de la plage de beau temps et des aménagements très bien pensés du port de la Bourdonnais: J'avais découvert ce spot run lors d'un dernier séjour Parisien, et j'avais vraiment beaucoup aimé la balade, mais aujourd'hui, j'aurais apprécié le maintien en surface, d'autant que remonter sur le plancher des vaches au bout du quai, c'est 150 mètres de cotillon de rien, assez piquant tout de même au bout de 9 km un peu soutenus, pour faire baisser le régime de 20 secondes au km. Autant à rattraper dans le sprint final. 
Tendue vers mon objectif, je yoyote tous les Give me V des mascottes survoltées alignées sur le pont Neuf - j'ai une explication scientifique à cet échec cuisant: La mascotte n'a que trois doigts, élémentaire -
Je suis à quelques secondes près de mon objectif. Mon suiveur décroche un sprint. C'est moi qui tente l'accroche. Pied au plancher, clameurs de l'hôtel de ville. Top chrono. 
44'02 à ma montre.
3 secondes de déception le temps d'un souffle.
C'pas grave. Vin chaud et tartiflette, la bonne bonne idée consolation !
J'accroche mon petit flocon, et, sous la neige artificielle de ce plein Paris festif, je revois en coup de vent toutes les vacances d'hiver, d'Isola 2000 sur les skis de mon père à Serre Che, passant par les cousinades à Pesey et les descentes déjantées des petits co du lycée.
Mon compagnon de route me renvoie un large sourire et me répète en boucle "Spécialiste chrono ! Spécialiste chrono ! 44 ! 44 !, quelle régularité ! ", et ça, mon gars, si c'est pas du compliment de compet !
Vin de Savoie, Champagne, Reblochon, tartiflette et fondue. Je navigue encore un peu dans la joyeuse station provisoirement posée devant le Châtelet. Le badaud ne décolle pas, malgré la pluie. La Folie Douce, allume plein Watts cette éphémère station de ski pour Parisien resté à quai.
Ça balance pas mal, à Paris.
La bonne nouvelle, tu sais quoi ?
Si... Bé. Rien !
Héhé.
Bon
43'59"

Rafraichissant !

Psssst Hé. ASO,  je pensais. En parlant avec le "chasseur de course" au dîner. 
La Jur'Asics Run.

C'est du concept ça ! Partenariat sur un plateau. Je commence à comprendre le principe Fun-Run. Si c'est pas du progrès ça, pour une psycho-rigide du chrono !
Give me V !
-Ah, nan, toi aussi t'as que trois doigts... -

jeudi 31 décembre 2015

Lambin 2015 - selon la FFA-

Pas de bilan, c'en est FFAssez !
J'ai couru -Trop ou pas à satiété , je cours ce que le coeur me dit de courir -
Je retiens de ces heures en baskets

Le froid mordant devenu gazeux au premier effort, les corps fumants et la tête exultant.
Paris en liesse, Paris en pièces.
Trois minutes en suspens, une volonté en miettes.
Un chapelet de minutes lourdes, une myriade d'heures délivrées.
Solitude et amitié.
Bulle protectrice et mains salvatrices.
42,195 km de bonheur pur
Un ruban aqueux, une route, des chemins pièges.
Un petit matin rédempteur
Un stade rouge
des bords de mer au bord des yeux.
Des secondes qui s'égrainent, le temps suspendu
Un ciel étoilé et les deux pieds sur terre.
Le verbe, la vie.
Aimer.

Concrètement.
Sur 14 380 femmes classées en national sur marathon, je suis, selon la FFA, 702 ème.
Enfin, nous sommes 157 féminines classées ex aequo entre la 582 ème place et la 739 ème place - 
Ce qui n'est pas si ridicule.
Selon mon temps réel - prend toi un Mojito, un bon fauteuil club et j't'explique la différence là -clic -
J'arrive mano a mano avec une dénommée Flore à la 299 ème place du classement national officieux de la FFA selon moi -naaaan mais! -

Je fais donc le serment solennel.
Et je jure
Sur la tête de mon coach et devant le Dieu Mizuno
Que je vais suer sang et gueuze
pour tutoyer officiellement et selon les stupides règles de la Fédé-qui-m'enlève-neuf-minutes
le top 300 de ce classement.

Je promets aussi
De jubiler 
De pester toujours autant
D'être parfois contente de moi
D'avoir moins peur du chemin, de quitter plus souvent l'asphalte.
De regarder devant
D'enjamber les obstacles.
De voir sourire Valérie
De faire courir Daddy.

Soyez prudents ce soir bande de vous.