Au tout début du début ça me faisait rire. Enfin sourire.
Y'a pas vraiment bien longtemps quand j'y pense.
Il y a deux ans.
Mais même il y a un an, ça me faisait rire.
Fractionne ! Tu progresseras !
Mettre le réveil un peu plus tôt. Bien. Je veux bien.
Courir sous la pluie. Mouais. Bien, je veux bien.
Courir 3 fois dans la semaine. Passe encore. 4 fois ? Vendu.
Mais courir vite !?
Courir c'est bien assez.
Et puis je me suis lassée.
Lassée du petit trot. Enfin non. J'adore. mais de la séance qui revient. Jumelle de la dernière, pareille à l'avant dernière, semblable à l'avant-avant dernière.
Fractionne.
Il fait un peu peur ce mot. Il est sec. Il est brutal. Il fait militaire.
Il veut un peu dire "mobilisation !"
Garde-à-vous !
Chef, oui chef !
Et au fond tu n'en mènes pas large.
Mais il faut.
Tu le sais bien.
Première sortie. Trot de 20'. Tu inspires une belle grosse goulée. Non, pas maintenant . Attend, je bois un peu. Zut, mon lacet. Il fait un peu lourd. Est-ce bien raisonnable?
30 secondes rapides. 30 secondes lentes. 30 secondes rapides. Ça ne finira pas ?!
8 fois enchaînés. C'est un bon début.
Juillet. J'enfile des 30"/30" comme des perles. L'obscur fractionné s'initie en quelques sorties raisonnées.
Il est temps de bousculer le métronome. Courir plus pour récupérer moins - Toute ressemblance avec la politique gouvernementale est fortuite -
Les 200 mètres passent sans encombre. Tu le vois le jabot d'orgueil qui se gonfle quand tu dépasses le jogger plan-plan ?
Toi. Touâ ! Tu suis un plan !
Deux semaines à 200 / 100. C'est pas le tout. Bouscule toi !
500. On rigole moins. Enfin. Le jogger, si. T'as pas que le jabot de rouge écarlate ma poulette !
Cache toi !
Deux semaines de 500 / 200. On finit par s'habituer à tout.
Et puis vient la première pyramide.
Le bûcher de ta vanité.
Enchaîner les 200, les 500 puis les 1000. Bientôt tu grimperas à 2000. Juste pour la gloriole ! A 4'30" au kilomètre. 1000. Train d'atterrissage. 500 - oh douceur du 500 ! Distance bannie la veille, tu lui érigerais un autel, gloire à toi Oh 500 si humble et si petit face au kilomètre tortionnaire ! Tu t'arrêtes quand la piste est bien dégagée. Histoire de râler, tousser, hoqueter, expirer en tout anonymat…. Expirer, expirer…..Rhââââ !
Oui mais voilà.
Dans la notice c'est bien marqué.
Tu vas progresser.
Tu sais quoi ? Je commence à croire.
Une bonne ration de fractions. C'est élémentaire !
Et sinon pour solidariser, c'est élémentaire aussi : Ici !
J'ai des souvenirs de fractionné sous la pluie, le froid ou la neige il y a de cela une quinzaine ou une vingtaine d'années. Notre entraîneur, nous disait de penser aux chinoises ou aux Russes qui en bavaient encore plus. ça nous faisait une belle jambe ! Aujourd'hui, je fais ma fainéante, je n'ai plus les mêmes objectifs et je ne fractionne presque plus. Pourtant que je sais que c'est le seul et unique moyen de progresser. Ce billet me donnerait presque envie de m'y remettre !
RépondreSupprimeryou will an eagle with all this
RépondreSupprimerTellement bien écrit, tout cela... Merci
RépondreSupprimerMerci à vous JM ! Je vais, je l'espère, pouvoir enfin les bénir ces rations de fractionnés sur ma course de dimanche ! -
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