Parce que mes pieds sont têtus.

jeudi 26 novembre 2015

Tombe rider

Je joue à l'équilibre ces derniers temps.
On a tous un peu perdu pied il est vrai.
Une France pas dans son assiette, la vie qui chancelle et malgré tout continuer à marcher droit sans se répandre en inutiles débats.
La sortie de mon livre - de couture, un jour peut-être déblatérerai-je sur la course à pied, enfin la mienne, celle qui consiste à mettre un pied devant l'autre, parfois pour mordre la poussière sans jamais toutefois perdre des yeux le divin équilibre entre plaisir et compétition -
La sortie de mon livre donc m'a permis de glisser sur ce champs de ruines, il tombait pile pour m'inciter à ne pas chavirer et à tracer ma route.
Le dimanche après l'horreur, la course locale fut maintenue.
J'ai mis un ruban à mon dossard, ça tombait sous le sens.
Le peloton du départ se répand en bruissements. L'ambiance est positivement renversante et sur le fil, premier rang en équilibre on attend bruyamment le départ.
La minute de silence tombe comme un ordre sur la masse en désordre.
Chut.
Le coureur groggy se sert de sa manche comme mou-choir. Il n'est plus trop dans son assiette quand sonne le glas du départ qui nous prend presque par surprise.
Le devant butte. Le côté glisse.
Patatras. 4 fers en l'air. Me relève et titube, trébuche à nouveau, bousculée par la masse.
Le ruban comme un signe est maculé de sang. Rien de grave. J'ai un peu mal, bonne nouvelle.
Loin de me faire perdre pied, ce gadin m'incite à la culbute mentale: Tu veux te frotter au bitume ? Ok, chrono sur 4'20. Et on trace. 
La gentille dame sur l'arrivée me cueille comme si j'allais m'effondrer. Je lui dis ok ça va, elle ne veut pas me lâcher de peur de me voir choir. J'ai couru je lui dis. Je peux marcher !
Elle insiste, je la suis, elle essuie et débarrasse les graviers qui jonchent la plaie et le médecin, pendant que deux coureuses tombées dans les pommes gisent sur des civières, me recoud le coude.
Les travaux d'aiguille se finissent juste à temps. On m'appelle au comptoir. Au bar. Pardon sur l'estrade. Chanceuse chancelante. Je tombe un peu des nues et pour une fois je ne m'y casse pas le nez: Podium catégorie. Je rafle fleurs et vin.
Le prochain qui me dit que je délaisse la couture pour la course je le culbute.

Dans 10 jours mon univers CAP s'ouvre sur toujours plus. Je bascule sur la glissante pente de l'ultra en frottant mon équilibre sur la Saintélyon.
J'espère ne pas tomber de Charybde en Scylla. Consciente de mon inconscience, je ne perdrai pas pied: 
L'air de rien, j'suis pas tombée de la dernière pluie et j'en ai gardé un peu sous le coude!



1 commentaire:

  1. Tu vois bien que tu as délaissé la couture, puisque d'autres que toi sont obligés de manier l'aiguille à ta place !!!
    Félicitations pour ce nouveau palmarès, et cette fois, même le règlement n'a pas eu raison de ton beau résultat !

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