Ce livre est une pépite. Une bible, un C-A-Pital running précieux.
Christopher McDougall* est un journaliste, passionné de course à pied, mais il connaît le douloureux problème de tout coureur quelque soit sont degré de pratique : La blessure.
"J'ai l' syndrome rotulien, l'ilio-tibiale s'fait la malle, l'cartilage qu'y est hors d'âge, le genou, qu'y est tout mou, le jambier me fait…"
A Harvard, il se dit que la course à pied moderne en chaussures est la cause même de l'avalanche de blessures du coureur. Il faut donc revenir aux fondamentaux : Comme certaines tribus reculées, courir nus pieds, ou plus simplement réapprendre à courir.
Christopher, pour se faire une idée, avec beaucoup de patience et d'humilité est allé à la rencontre des Tarahumaras, Indiens du Mexique qui vivent à l'écart de la civilisation, planqués dans le labyrinthique Copper Canyon.
Alors bon, "Born to run "ne serait qu'un récit initiatique, je le dis tout de go, je serais partie en courant.
Au lieu de quoi je n'ai eu de cesse de m'exclamer, noter des passages, faire des oh et des ah derrière son ouvrage et agacer à minima mon homme en lui imposant des brèves lectures à voix haute ponctuées de "nan mais tu t'rends compte !".
D'abord on rencontre au fil des chapitres de ce récit, une pléiade d'ultra -runneurs . Des bestiasses. Je suis fascinée. Mon côté midinette surement. Billy Barnett, le jeune loup et sa co-traileuse Jenn Shelton, Scott Jurek, le cerf ou encore l'aberrant Aaron Ralston qui s'aligne sur la Leadville 100, ultramarathon des plus difficiles au monde, un an seulement après avoir perdu son bras coincé dans un bloc de pierre d'un canyon du Colorado. ( Je vous passe les détails, si vous n'êtes pas trop sensible, le film "127 heures" retrace l'incroyable histoire de cette dramatique aventure à l'heureuse issue ).
Ce livre est un voyage. Il nous trimbale du Kenya au Mexique, passant par la vallée de la mort en Californie, d'où un soleil des plus chaud fait vivre un enfer aux coureurs fous engagés sur les 217 km et 4000 mètres de D+ de la badwater. Il nous ouvre les horizons infinis des Rocheuses sur les traces de la Leadville et nous fait redescendre dans le Copper Canyon à l'origine du premier ultra trail disputé par des occidentaux et des Tarahumaras en sandalettes !
Loin de se contenter de constats, Christopher devient pleinement acteur de son histoire. Il expérimente et cherche à remonter aux origines de la course.
L'homme est un animal me dit-il. Oui mais…
L'homme est un animal qui transpire. Voilà la clé. Qui transpire, qui respire et qui pense.
Ethnologie, anthropologie, voyage, nutrition, Born to run doit être lu. Il foisonne de récits, de détails, de théories et d'interrogations toutes plus pertinentes les unes que les autres. Il permet de remettre en perspective la notion même de courir, un acte vital et nécessaire, et sans tomber dans les extrêmes, prouve simplement qu'en retrouvant sa faculté de coureur, l'homme actuel gagnera en performance dans tous les domaines d'une contraignante vie moderne.
Born to run de Christopher McDougall.
Traduction Française Jean-Philippe Lefief
Editions Guérin
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l'ultra-running.. grand respect pour eux aussi...
RépondreSupprimerquant au minimalisme... je ne le tente que chez moi pour marcher.. un jour à Prague j'ai couru 1 km à côté d'un marathonien pieds nus... c'est très déstabilisant car on se sent mal pour lui.. alors que lui était si détendu..
Je tenterai sur la plage cet été. C'est d'ailleurs une base de la rééducation prônée par les kinés à leurs patients coureurs. Mais sans tomber dedans et mis à part le respect aussi porté à ces extrémistes du minimalisme, la démonstration de McDougall interpelle réellement ! ( Lui même si je comprends bien n'est pas tombé dans le minimalisme à tout crin ! )
Supprimeroui j'ai apprécié aussi son exposé...merci du partage... et tiens à mon tour je vais te faire découvrir ceci qui me fait penser à son cocept de meutes.. oui l'homme sait courir : http://www.huffingtonpost.fr/2014/06/16/video-poursuivis-par-ours_n_5498783.html?utm_hp_ref=france
RépondreSupprimerL'homme sait surtout qu'il ne faut jamais tourner le dos à un animal sauvage :) Toi qui voyage tu es peut-être allé à Yosemite . Nous y avons campé avec 4 enfants assez petits et au cours d'une ballade nous avons d'abord vu des griffures sur l'écorce de séquoia et peu de temps après l'ombre d'un ours brun au loin. Sur tous les départs de sentiers des Rocheuses tu peux lire des avertissements du genre "attention, vous entrez sur le territoire des ours et des pumas. Si vous croisez l'un d'eux : 1 - regardez le en face. 2- si il devient agressif, courez. 3- Si vous ne courez pas. Bon courage !" :))) - Et à l'époque, bah je ne courrai pas ! - N'empêche, ils ont appliqué le programme à la lettre les mecs là !! -
Supprimerce jeune ours me faisait assez pensé à un jeune chien qui parfois peut nous agacer lorsqu'on court. il nous suit à la trace et on n'arrive pas à le lâcher. le temps s'arrête. on imagine ses jolis crocs dans nos mollets. et puis d'un coup, au bout d'un siècle ou presque, il s'éloigne, ayant trouvé mieux à faire... brrr.. concernant Yosémite je ne connais pas encore. mais cet été nous allons voyager au Canada. j'espère que les ours et autres quadrupèdes seront sages... sinon je sprinte.. ,)
SupprimerTu es je crois la deuxième blogueuse a être aussi enthousiaste, il faut que je m'y frotte je pense. Il me semble que Marie aussi en avait parlé sur son blog.
RépondreSupprimerJ'adore ta dernière phrase!