Parce que mes pieds sont têtus.

jeudi 22 mai 2014

Une course au zénith, "entre ciel et terre"

Viaduc de Millau. Trait d'union entre le causse rouge et le Larzac. Autoroute qui relie les Auvergnats à la belle bleue, voilier majestueusement arrimé sur 9 cales dans la vallée du Tarn.
Le viaduc le plus haut du monde.
2500 mètres de tablier aux attaches arachnéennes.
15000 chanceux. 
5000 coureuses.
Dimanche j'ai déployé les ailes.
Première course avec mon mari. Il sera mon lièvre. 
Easy.
Je parle tout le long. Il sait au son que je ne le quitte pas d'une semelle.
Objectif avoué: Ne pas marcher. 
15 minutes de départs ininterrompus. Nous quittons le port de Millau dans le premier tiers.
6 km de vallée du tarn à se concentrer sur le jeu du qui double gagne.
Slalom entre les paires de jambes, nous remontons le peloton.
Virage à droite. Pile 2 du viaduc. Enchaînons les lacets sans jamais nous lasser.
Je pique du nez sur le bitume, concentrée sur les milliers de baskets.
Le soleil tape à plein régime. Beaucoup de marcheurs. Je monte sans avoir mal et mon cardio lui, ne grimpe pas.
Le tablier est là, le rythme est bon. L'homme me demande si on accélère, je préfère garder ce rythme sur un faux plat qui peut casser des pattes sans prévenir !
Course festive, si certains visages accusent la montée de 400 D+ en 2500 mètres, la bonne humeur prime. Photo souvenir oblige, mais je ne sacrifie pas mon rythme au rite du selfie. Tant pis.
Je remercie les bénévoles, cause avec l'un, encourage l'autre. Une méthode comme une autre pour ne pas penser.
Nous dépassons le meneur d'allure des 2 heures 45.
Demi tour sur le viaduc, côté Larzac. Le vent nous souffle dans le dos des encouragements enivrants .
La pente est favorable, le viaduc se courbe en un large sourire, les bras se détendent et les jambes s'affolent. 
Icare ne s'est pas brûlé les ailes. 
La descente est amorcée !
Kilomètre 13. Du plaisir au zénith !
Dépassée la flamme des 2 heures 30.
Les contreforts de la ville nous offrent une promenade bucolique . 
Je ne force pas dans la descente. Un point de côté menace, je préfère ne pas avoir à m'incliner sur cet intrus qui me nargue. 
Les rues sont animées, certains riverains nous arrosent d'eau fraîche au passage - bénis soient-ils !- et le parc de la Victoire, le bien nommé est déjà là.
23 kilomètres 700. 2 heures 24. 755 ème féminine. Et avant tout, le prodige d'un cardio qui n'a pas bronché, accord parfait entre des jambes et une tête au septième ciel.
Merci mon mari. Merci nos hôtes.
Bravo la vie.
Le viaduc : Rock et tellement….Fort ;)


Photos :
Site officiel de la course Eiffage du viaduc de Millau
Photo individuelle Camara Millau Jamme Daniel 

10 commentaires:

  1. Joli recit.jolie course.bonheur du partage.seul bémol ne pas t'avoir vue.un jour surement...

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  2. Je découvre à l'instant que tu écrivais par ici!!! Quel bonheur de vivre ça avec son mari!!! J'adorerais!!

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  3. Impressionnant !
    Et moi aussi, je salue le bonheur de pouvoir vivre des moments aussi intenses en émotion en couple !

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  4. Respect total... Je connais bien le coin, comme tu sais, et la cote qui monte jusqu'au viaduc! Tu donnes vraiment envie de se dépasser...

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  5. Chapeau pour l'exploit...surtout bravo pour vous deux et surtout pour toi. On ressent un tel bonheur en lisant le déroulement...

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  6. Bravo! Belle perf', belle course, belle histoire!

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  7. oui ce fut une belle course entre ciel et vert

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    1. Et toi tu as eu la vue en tête du peloton ! :)

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    2. j'ai surtout regardé où je marchais comme bien souvent.. et profité un peu de la vue ici et là..

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  8. Décidement Sophie, je t'admire !! Bravo bravo ! (je t'admire d'autant plus que la course et moi ça fait deux ;) et toujours : quelle plume !! :)

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