Parce que mes pieds sont têtus.

jeudi 4 décembre 2014

Les boueuses berges de la Garonne

- Parfaitement madame la Marquise -
Je savais à quoi m'en tenir.
S'il n'avait plus plu depuis quelques heures, il avait tout de même plu plusieurs fois dans la semaine.
Et ça allait patauger. Forcément.
Plus d'un mois après le marathon, je commence à piaffer. Il est trop tôt pour forcer. Je suis là pour me frotter à un terrain instable. Je sors de mes lignes droites rabâchées, de mon cardio impeccable.
Je suis une routière. C'est indéniable. Mais j'aime le chemin qui me confronte à l'anarchie des mouvements. 
Ornières, escaliers, changements de direction, chemins, talus, boue, herbe, gravier, autant de façons de poser le pied, autant de situations que l'esprit doit analyser pour que le corps se sente en confiance.
Nous avons chacun notre façon de courir.
Les bulldozers tracent. Ils travaillent leur résistance physique à coup d'exercices de renforcement musculaire et ont assez de tonus pour passer en force.
Sur un trail de court distance, c'est à mon sens la meilleure façon de faire.
Partir vite, ne pas se poser de question sur le terrain. Aller au plus court. Droit devant.
J'en suis loin.
Courir c'est être stratégique.
Il faudrait que je sois capable de partir vite. 
C'est pas gagné. Mon expérience de départ trop rapide sur le Trail urbain me fait tourner sept fois l'aire motrice du cortex frontal sous la casquette.
 Si les jambes ne suffisent pas, il va falloir doubler.
Doubler sur monotrace. La bonne blague.
Mes chaussettes longues sont mes complices.
J'Harpic à la lettre ma volonté de fluidifier et je débouchonne. 
Trace dans les orties du bas côté. Mais l'embouteillage est derrière moi.
Pieds joints dans les flaques.
Mes Salomon hybrides tiennent la route mais je m'offrirai des Speedcross 3 pour mes prochains trails - et en particulier pour la Forest qui se court de nuit et dont le terrain est, parait-il, ravagé et détrempé -
Sur la suite du trail, je maintiens le cap. Plutôt en force. Un oeil sur mon allure pour tenir une moyenne de 5' 20", et des tentatives fructueuses ou vaines pour accrocher les traileuses qui me devancent.
J'aime ce nouveau parcours. Plus réjouissant que l'an dernier. Il intègre des escaliers qui font travailler les reprises et le tracé est plus logique, moins tortueux. 
L'an dernier, comme un pied de nez du staff, on jouait à chat autour du point d'arrivée, un tour de rab de boue - chon - L'art de nous faire ronchonner - Cette année, place à l'efficacité d'un tracé net et sans bavure. Un escalier pour la gloire et tapis rouge . 
Bref, je gagne 18 minutes sur mon chrono 2013 et je termine les 16 km du Trail Urbain Toulousain en 1h 25' 55", satisfaite du temps, un peu moins de ma capacité pulmonaire : Je souffle comme un bluffe.
Moralité.
Pour t'élever, à coup de berges, -en- traine toi dans la boue.
Sont fous ces traileurs.



Photo Running Mag

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